Né en 1996, Iwan Warnet vit et travaille à Brest. En 2014 il part pour cinq ans étudier à la Haute École des Arts du Rhin, à Strasbourg, où il obtient son DNSEP Art dans l’atelier Peinture(s) en 2019. C’est là-bas qu’il dit « découvrir véritablement la peinture et la richesse de ses manifestations, auprès de l’artiste Daniel Schlier ».
En 2021, il a été successivement en résidence aux Ateliers du Plessix-Madeuc et à La Tannerie (dans le cadre du dispositif Contre vents et marées, avec le soutien de la Région Bretagne et en collaboration avec a.c.b – art contemporain en Bretagne).
Pour les peintures Les Amers, c’est la carte maritime qui formait son matériau de départ. Celle-ci, nous dit-il, est déjà une transposition et « une projection du réel : lignes de côte, balises, phares, courbes de niveaux, disent un paysage en même temps qu’une première symbolisation plastique. »
Ses dessins sont devenus des signes, et ses signes sont devenus des gestes finalement inscrits sur des surfaces complexes, à dominante blanche. « Ces surfaces sont faites d’additions de couches transparentes qui finissent par créer une profondeur trouble. Les œuvres sont faites de réserves de toile, de traces qui subsistent d’un effacement manqué, de collages et déchirures de papier… »
Elles semblent osciller et trouver leur lumière entre une lente sédimentation et des repentirs multiples. En cela, elles ne sont donc pas des peintures de paysage à proprement parler, mais des peintures du temps.
Pour qualifier la nature de son travail, il parle lui-même de prélèvements, de matériaux-sources, d’indices, de transferts, de dessins, de recouvrements et finalement de gestes. Déjà fin technicien, il aime reprendre les mots de Robert Rauschenberg à propos de ses Peintures Noires : ce qui m’intéresse c’est « de créer une complexité sans montrer grand-chose », c’est le fait qu’il y ait « beaucoup à voir mais pas grand-chose d’ostentatoire ».
Comme si le monde était trop chargé, trop bruyant et surtout trop rapide, il propose des œuvres silencieuses, qui demandent de l’attention, de ralentir. Iwan Warnet choisit son propre temps, son propre rythme, de s’arrêter sur le peu, le presque rien. A la manière d’un entomologiste, dans un livre de botanique illustrée, une carte maritime, ou encore sur le motif, il relève ce qui formera la matière première d’un nouveau cycle, ce qui viendra ponctuer le temps du faire.
Il développe actuellement un nouvel ensemble d’œuvres qui participeront de son « Cycle des jardins », avec les moyens de la peinture, mais dans la perspective de créer des formes d’installations, installations dans lesquelles la peinture crée un environnement plutôt qu’un accrochage.